Encore un jour
Encore un jour
Article du samedi 9 août 2025,
Robin te parle.
« Le moment de la nuit est
arrivé où, déjà, les heures vous jettent dans la fatigue du prochain jour
devenu inévitable. La simple perspective de son arrivée vous accable. » Marguerite
Duras dans dix heures et demie du soir en été.
Il m’est arrivé à certain moment
de mon existence de redouter le lendemain. Redouter et le fuir au possible.
Même jusqu’à penser qu’il n’arriverait jamais. De compter les heures de sommeil
jusqu’à ce jour inévitable. La fatigue de vivre, oui, il me semble que c’est
cela. Vivre pour vivre, ce n’est pas une vie. Pour vivre, il faut aimer, pleurer,
ressentir. Mais à ce point fatale, de la nuit ou les choses changent d’apparence,
ou les projets se retourne contre vous, que faire ? Espérer que ce jour n’arrive
pas ? Dormir pour l’éternité ? Affronter ce jour, je pense que c’est
ce qu’il faut faire, se préparer au duel. Ne pas compter les jours, car personne
ne sait combien il vous en reste, aimer chaque jour comme le dernier, et si
vous redoutez le jour, vous pouvez toujours vous réfugier dans la nuit, c’est
ce que j’ai fait.
La nuit, ce moment d’apesanteur
entre chaque jour, ou tout parait flotter et durer une éternité. Ces soirs en
été, ou le temps semble s’étaler, ou le champagne doré dans le verre resplendit
avec la lueur du soleil couchant et la fraicheur de la nuit. Ces moments
précieux, il faut les garder, ces moments où nous sommes heureux d’être en vie
et en profiter le plus possible. Ces
têtes à tête avec la lune, ou même sans parler, nous nous comprenons. La nuit
qui apaise les tensions et soulage du jour. Ne dit-on pas « demain est un autre
jour » ? Alors à quoi bon gâcher le merveilleux moment du sommeil, et
de la prise de conscience que cette nuit, cette fraîcheur sera la bonne.
Doit-on fuir le jour et embrasser
la nuit ? Si oui, alors, allez donc parler aux astres, proposer un dialogue
avec ces bouts d’étoiles. Enlacer le
silence, la fraicheur de la nuit qui fait retomber la graviter du jour. Si non,
alors bruler au soleil et faites place à la graviter qui vous accable. Celle qui
ne laisse personne de coter. Profiter des heures qui vous jettent au prochain
jour, des jours eux-mêmes, car même s’ils sont pénibles, il vous approche encore
plus de la nuit. Ce moment où tout s’éteint
et laisse place aux ténèbres n’ayez pas peur, il faut juste l’apprivoiser.
À bientôt, et surtout n’oubliez
pas d’apprivoiser la nuit.
À demain 6 h 00,
Robin te parle.
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