Je n'existe pas

 

Je n’existe pas

Article du vendredi 8 août 2025, Robin te parle.

« L'histoire de ma vie n'existe pas. Ça n'existe pas. Il n'y a jamais de centre. Pas de chemin, pas de ligne. Il y a de vastes endroits où l'on fait croire qu'il y avait quelqu'un, ce n'est pas vrai, il n'y avait personne. » Marguerite Duras, dans « L’amant ».

 

Triste vérité que nous livre marguerite Duras, c’est bien vrai dans ma vie, j'ai toujours l’impression glaçante d’être au second plan, voici un exemple : ma naissance. Je suis né prématurée, j’ai failli mourir dès la naissance, je ne devrais même pas être là à vous parler. Disons que je considère ma mort comme effective, comme déjà présente en moi et que je lui ai échappé, j’ai l’impression sordide de faire une prolongation de mon existence jusqu’ici. Que tous les moments vécu était des illusions, car ils n’ont pas lieu d’être, pourtant ils sont bien là. Si je ne suis pas mort, c'est pour accomplir quelque chose, c’est ce que mon âme se dit.  On m’a donnée à la naissance un prénom, un nom, une fonction, on m’a fait vivre avec des ficelles à peine visibles. On a fait croire à mon âme que j’étais quelqu’un, et ça m’est insupportable. Qui suis-je alors, un humain perdu, quelqu’un à qui les hommes ont décidé du chemin qu’il prendrait. Je suis finalement une marionnette. Les marionnettistes sont les Hommes.  

Dans ces souvenirs lointains, je ne me vois pas, jamais. J’aperçois toujours la vie émaner des autres. Plus petit, je souriais à chaque occasion, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Aujourd’hui, j'ai perdu cette habitude de sourire. D’être heureux.  Peut-on un jour le retrouver, suffit-il de le vouloir ? Je ne sais pas, je ne sais plus, être heureux est pour moi un sentiment caché entre deux étoiles de mon âme. Il existe, mais il faut le trouver, je devrais sourire plus comme avant. Sourire pour la vie, pour les autres, en ne souriant plus, en cherchant le bonheur, ce n’est pas comme ça que l’on atteint ce bonheur. En souriant surement, en ne cherchant nullement. Il n’y avait personne, je suis seul. Je me suis toujours senti seul, peut-être que je ne vais pas assez vers les autres, que je suis solitaire. Mais quelqu’un de solitaire est heureux de l’être, moi, je crains d’être entouré et pourtant mon âme en meurt d’envie. Alors que faire. Sourire et aller vers l’autre. Tant que l’on n'a pas essayé, on ne saura jamais ce que l’autre aurait dit ou fait. Il faut faire pour savoir. Je n’ai pas de chemin tout tracer, personne n’en a, personne n’obtient une ligne directrice à la naissance. Alors, il faut construire, construire son chemin, qu’il soit de terre ou de roche, cela reste un chemin. Alors, souriez et construisez. Je vais faire de même. Passer au-dessus de cette triste vérité, que chacun de nous, nous vivons un prolongement de la vie.

À bientôt et surtout n’oubliez pas de sourire.

À demain 6 h 00

Robin te parle.

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